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La médiation sociale élargie à l'agglomération
Par Frédéric Noury
Le 16 avril 2003 à 00h00
APRÈS AVOIR fait ses preuves dans le quartier Rouher, l'association Interm'Aide vient d'étendre son périmètre à la communauté de communes creilloise. Car la médiation sociale et culturelle a malheureusement un bel avenir devant elle. En entamant sa cinquième saison, l'association croule en effet sous les demandes.
« Nous avons reçu 4 382 personnes l'an dernier contre 2 402 en 2001, explique Sophie Latour, la directrice. Ce phénomène traduit à la fois la reconnaissance de notre travail, l'efficacité du bouche à oreille et l'accentuation de la précarité. Nous avons dû revoir notre organisation, et nous venons d'enregistrer le renfort d'une sixième femme relais. Et, ces trois premiers mois de 2003 s'engagent sur des bases encore plus élevées avec plus de 1 500 personnes accueillies depuis janvier ! »
Interface entre les familles et les institutions
Désormais incontournable dans un réseau de partenaires, Interm'Aide joue les interfaces entre les familles, notamment étrangères, et les institutions. «nous devons traduire les langues, les codes culturels, mais aussi les codes administratifs, résume Sophie Latour. L'objectif est de rendre la personne autonome. Il n'est pas question d'assistanat : rien ne se fait sans sa participation. »
L'an dernier, l'association a fait face à 877 appels de particuliers (515 en 2001) et 470 appels de professionnels eux aussi intéressés par cette médiation. Par ailleurs, 1 208 personnes ont été accompagnées (+ 43 %) dont près de la moitié vers un service administratif. « L'association procure une bonne photographie de la situation sociale, poursuit-elle. Nous misons sur l'écoute immédiate. Nous prenons le temps d'examiner chaque cas. Les gens veulent s'exprimer, parfois pleurer. A l'inverse, ce n'est pas évident d'encaisser de plein fouet la souffrance des autres. C'est pourquoi l'équipe s'appuie sur le soutien d'un psychologue. » Mais les membres de l'association ont maintenant un problème d'espace. « Les problèmes du public augmentent de façon régulière, constate Sylvie Bertoli, la présidente. Nous y faisons face. Mais nos locaux sont trop exigus. Dans un souci de qualité d'écoute et de confidentialité, car les gens nous livrent de plus en plus leur intimité, nous avons besoin d'un local plus spacieux, et de plain-pied pour ne pas pénaliser les femmes enceintes, personnes âgées ou handicapées. »
Côté finances, Interm'Aide compte parmi les organismes creillois aidés par le Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (Fasild), et s'inquiète à ce titre de la menace de gel des subsides de cette structure. « Même si sa subvention ne représente que 6 % d'un budget de 126 000 (826 500 F) dont 84 % sont distraits par les salaires, nous sommes très attentifs, reconnaît Sylvie Bertoli. C'est aussi l'occasion d'insister afin d'obtenir une convention, pour une rétribution, avec l'hôpital de Creil où nous avons accompagné une petite centaine de personnes l'an dernier. »
Interm'Aide, 2, rue des Acacias, Creil. Tél. 03.44.64.14.14.
